Salon du livre 2016, Morières les Avignon.

Salon du livre 2016 de Morières-les-Avignon : Moments forts et rencontres inspirantes.


Salon du livre 2016, Morières les Avignon
Le salon du livre 2016, tenu le 15 octobre à Morières-les-Avignon, a marqué un tournant personnel puisqu'il s'agissait de ma première participation en tant qu'auteure. Retour sur une journée riche en émotions et rencontres.

Organisation exemplaire

Un grand bravo à Nadia Bergougnoux, auteure et présidente de l'association « Au fil des mots », et à toute son équipe de bénévoles. Leur accueil chaleureux a immédiatement instauré une ambiance conviviale, propice aux échanges.

Jacques Salomé, parrain prestigieux de cette quatrième édition des Rencontres Littéraires, a laissé une empreinte marquante par sa présence et son charisme.

#### Déroulement de la journée

– **8h30 : Accueil chaleureux**

L’espace Folard nous a ouvert ses portes dès le matin, proposant thé, café et viennoiseries. Mon emplacement idéalement situé dans l’allée centrale facilitait la visibilité auprès des visiteurs.

– **Solidarité et convivialité entre auteurs**

Merci spécial à André Aubert, mon voisin de stand, auteur, peintre et illustrateur. Avec générosité, il m’a offert deux présentoirs pour mieux exposer mon roman : « Macadam-garrigues » .

Le Pitch: Entre trottoirs sans pudeur et comptoirs trop familiers, macadam-garrigues dépeint avec férocité et tendresse la fraternité de ceux que l’on appelle  les laissés-pour compte.  Dans cette Marseille interlope , on enterre un père, un ami, et l’on ressuscite l’espoir entre deux verres de vin. Un polar social ou rire et larmes s’entrechoquent, porté par des personnages qui vous hanteront longtemps
– **10h : Rencontre avec le public**

L’arrivée des premiers visiteurs a dynamisé l’atmosphère. Malgré une certaine fatigue initiale, les échanges enthousiastes avec le public m’ont rapidement revitalisée.

Macadam-garrigues

Rencontres inspirantes

- **Valérie Corré, auteure engagée**

Une rencontre bouleversante avec Valérie Corré, auteure du poignant « Sois gentille... ! », traitant du sujet sensible de l'inceste. Son engagement admirable pour briser ce tabou dans les établissements scolaires et faire évoluer la législation force le respect. Notre échange profond et sincère m’a beaucoup marquée.

- **Hommage émouvant : Journée internationale du deuil périnatal**

À 11h30, le lâcher symbolique de ballons organisé dans le jardin a constitué un moment particulièrement émouvant. Nadia Bergougnoux, très touchée, a rendu hommage aux familles endeuillées par la perte d’un enfant non-né. Ce moment fut sublimé par la chanson interprétée par l'une de ses filles, en écho à son ouvrage "Le ventre vide".

#### Réflexions autour de l’inceste

En marge des échanges littéraires, le salon a aussi été l'occasion d'évoquer la qualification juridique de l’inceste. Malgré la non-création d’une infraction spécifique distincte des viols et agressions sexuelles, il est important de noter l'inscription explicite de l’inceste au casier judiciaire des auteurs. Toutefois, la question sensible de la preuve du non-consentement de l'enfant reste problématique et appelle une évolution juridique indispensable.

### Conclusion

Cette édition 2016 du salon du livre à Morières-les-Avignon a été riche en émotions, en échanges constructifs et en rencontres marquantes. Une journée inoubliable, stimulante et profondément humaine.



















La nuit les emporte déjà!

 

À la soixantaine, la nuit les emporte déjà, le sablier pulse encore : chaque grain rappelle la renaissance et confirme qu’un nouveau départ est à portée de main. Vous ouvrez votre valise, corset de peurs, et tout tombe : armements, silences trop lourds. Ne restent que la dentelle de vos envies et le désir, vif, prêt à vivre intense. Vous avancez dans la ruelle de votre enfance ; une bourrasque de lavande fouette la mémoire, empile images et odeurs comme des poupées russes qu’on découvre, couche après couche. Écoutez votre souffle, mesurez la distance parcourue et l’horizon ouvert qui vous appelle à tracer de nouvelles pistes de promesses.

Une ombre subsiste : la chose sans nom, regret secret ou projet inachevé. Vous lui donnez enfin visage et promesse de poursuite ; s’il faut gravir le Mont Ventoux pour la dompter, vous le ferez, car la lumière dissout l’invisible. Vous rédigez ensuite votre pacte : pour chaque impulsion, un geste concret aujourd’hui, pas demain. Réserver un billet, appeler, écrire la première phrase ; le mouvement affûte le plaisir et rappelle que la chair n’est pas reliquaire. Chaque décision résonne comme un battement neuf dans vos artères, preuve que le cœur complote.

Au crépuscule, vous célébrez sans artifice : tranche de pain aillé, filet d’huile d’olive, feuille de basilic. Saveur intense méditerranéenne, volcan qui crépite sur la langue : un rite méditerranéen qui honore le bien vieillir. Vous soupirez, puis scellez l’instant par un murmure confié à une amie ou à un carnet ; un secret partagé s’ancre plus profond qu’une encre noire.

Pourquoi maintenant ? Parce que la nuit les emporte déjà, et chaque halte n’est qu’un checkpoint, non un terminus. La soixantaine n’est pas un safe‑word final ; c’est le chapitre incandescent, un feu de joie dans la poussière du temps. Emparez‑vous de la flamme avant que le parfum du basilic ne se disperse et que les poupées russes ne se referment à jamais.

 

 

Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon

Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon

Le Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon fait son cinémaMes pas foulent le sol de l’allée des mûriers. Devant moi se dresse  La Chartreuse, un bel edifice, imposant, presque intimidant.  Le Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon fait son cinéma, mais ici, pas de starlettes, pas d’indics ni de proc. Et pourtant, les victimes se ramassent à la pelle, allongées en pile rectilignes sur les stands des auteurs.

La grille ouverte, menant à La Chartreuse, a été sommairement transformée en une sorte de café théâtre flanquée de son affiche sur fond rouge, comme un avertissement. Le spectacle continue dans les jardins avec des scènes de crimes sur banderoles jaunes, écriture noire .

Le roman noir a planté son décor.

Mes pas glissent de marche en marches jusqu’à l’entrée. Montrer pattes blanches et présenter son sac à main, ouvert, aux agents de la sécurité. Ça ne rigole pas. En tout cas, pas eux.

Depuis 2005, chaque premier week-end d’octobre et ce, pendant trois jours, la ville de Villeneuve lez Avignon invite une cinquantaine d’auteurs de romans noirs à venir rencontrer leur public, transmettre leur passion, dédicacer leurs livres dans les salles, les jardins et les cloîtres de la Chartreuse pontificale du Val-de-Bénédiction, fondée au XIVème siècle. Cette année, le  douzième millésime du Festival du Polar a remporté un joli succès. L’occasion aussi de décerner le Prix des Lecteurs à Colin Niel, pour son polar « Obia », publié aux éditions du Rouergue.

De nombreuses animations parallèles à ce festival du Polar,  sont proposées, tels qu’expositions, jeux, cinéma, ateliers, spectacles, tables rondes.

Une table ronde ayant pour sujet « Le roman noir dans le décor », animée par Hervé Claude, avec Pascal Dessaint, Xavier-Marie Bonnot et Franck Bouysse, a particulièrement retenue, mon attention.

Pascal Dessain dans «Le chemin s’arrêtera là » trouve sa trame dans les laissés-pour-compte de notre époque, la fragilité des êtres et la confusion des sentiments. Sur fond de questions sociales, dans un paysage industriel lourd et moribond, la nature reprend inexorablement ses droits, illustrant la faillite d’un modèle industriel.

Xavier-Marie Bonnot dans « La Dame de Pierre » l’accent est mis sur l’atmosphère taiseuse des gens de la montagnes. Il est question de courage, d’ouverture, de tolérance, d’oser s’accepter soi-même et surtout, d’accepter l’autre tel qu’il est.

Plus que le décor et paradoxalement, ce qui est remarquable chez Franck Bouysse, c’est son style dans son nouveau roman «  Grossir le ciel » . Loin d’être sobre, économe, resserré, comme dans la plupart de ces précédents romans, il nous surprend par son écriture qui apporte de la lumière dans un décor d’une terrible noirceur.

Le roman noir,  une intrigue, une mise en abîme sociétale, mais aussi, et surtout, un décor, personnage à part entière du polar, tout comme la bande originale d’un film est indissociable de ses acteurs.

Festival du Polar-Villeneuve-lez-AvignonAvec « Les mâchoires du serpent » de Hervé Claude, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement entre crimes et pratiques ancestrales aborigènes d’Australie, pays où il vit désormais. Hervé Claude nous dépeint avec une grande acuité le portrait d’une Australie riche de ses contradictions, ultralibérale, conservatrice, violente et pourtant terre d’accueil.

À la suite de cette table ronde, Hervé Claude, a pris mon bras pour m’emmener à la découverte de son nouveau roman: Crystal City.

« Il y a une mine, au nord-ouest de l’Australie, où un meurtre a été commis. Mais ce meurtre n’était qu’un des nombreux symptômes d’une maladie en train de se répandre comme une peste sur tout le pays. »

Le Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon

La section « Illustrés » et BD du Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon fait le plus grand bonheur des petits et des grands.

En signe de reconnaissance, les auteurs dédicacent leurs ouvrages à grands coups de crayonnage pour leurs fans. Les artistes ne lésinent  pas avec leur générosité graphique . Des chefs d’œuvre, leurs dessins croqués sur le vif et personnalisé pour leurs fans. Ils ont un sacré talent ces artistes.

Et pour conclure, j’ai essayé de vous faire partager mon enthousiasme pour cet événement, rendez-vous incontournable des amoureux du polar, et vous incite à venir en 2017 pour la découverte de sa treizième édition du Festival du Polar-Villeneuve-lez-Avignon.

 

 

 

 

 

 

Autour d’une soupe, livres, recettes.

Autour d’une soupe, livres, recettes.

Depuis le fin fond des âges et pour chacun, tout commence autour d’une soupe. Des siècles avant notre notre ère, le bouillon, ancêtre de la soupe préside en nous et en la cuisine de nos aïeux.  Ainsi, l’homme a découvert le feu et le moyen de faire chauffer de l’eau pour y faire cuire des aliments. Toutes les espérances sont promises, un trou dans la terre et des pierres ardentes jetées dans l’eau avec une peau de bête, un estomac, une cuisse. Il en va ainsi des croyances « autour d’une soupe » Alors, conséquemment et de la sorte, l’homme maîtrise la poterie dans l’antiquité, puis l’usage du fer, les chaudrons faciliteront la cuisson des aliments. Ce mode de préparation permettant d’attendrir les viandes, d’en accentuer la saveur par association avec les légumes et les aromates.  Les Gaulois utilisaient le bouillon de cuisson de leurs viandes pour y adjoindre légumes et herbes potagères, prenant ainsi peu à peu le nom de potage.

Autour d'une soupe, livres, recettes.Dés lors, croyances et identité autour « autour d’une soupe », dont l’origine est discutée, (conditionne à notre insu, dés l’enfance, l’usage et la consommation de la soupe) apparaît entre le XIIIème et XVème siècle. Il existe une différence historique et sociale entre la soupe et le potage. La soupe, qui aurait une étymologie germanique, venant du mot franc « sappa » signifiant « tremper » était le plat du pauvre car cela consistait à tremper le pain. Consommée dans l’unique pièce à vivre organisée autour de l’âtre, la soupe constitue l’essentiel des trois principaux repas. Alors que le potage était celui des classes aisées car il était plus onctueux et robuste que la soupe.

Par conséquent, les découvertes des nouveaux continents commencées au XV éme siècle entraînent une importante diversification dans les composés de la soupe. Terme qui regroupe désormais les potages. Les condiments ou ingrédients venant parfois de pays lointains. De plus, le développement de l’imprimerie par Gutenberg en 1492 a permis une large diffusion des ouvrages consacrés au bon usage des aliments.

Autour d’une soupe, les ouvrages ou recueils de recettes se multiplient aux XVIIème et XVIIIème siècles.

Autour d'une soupe, livres, recettes.

De cette façon, les soupes et potages sont très présents dans la littérature. Scarron , écrivain sous le règne de Louis XVIII fît l’éloge du potage. Massialot, chef cuisinier pour diverses cours, en 1691, dans le « Nouveau cuisinier royal et bourgeois », nous livre une recette de « potage de santé » . Et donc, plus tard en 1861, le chapitre 11 de la « Comédie Enfantine » de Louis Ratisbonne, ouvrage couronné par l’Académie française, se rapporte à la soupe.

Bien sûr, la soupe reprendra tout son intérêt lors des crises économiques, des dernières grandes guerres du XXème Siècle. Dans sa « Cuisine économique et facile » publiée en 1916, L. Marcenay nous donne des recettes simples et peu chères comme le potage au vermicelle à l’eau et au beurre. “Salez de l’eau bouillante, mettez-y du vermicelle que vous laisserez cuire. Ajoutez un morceau de beurre, liez d’un jaune d’œuf et versez.”

Les soupes au gruau de sarrasin ou d’avoine, ou encore la soupe à la bière. En 1918 Auguste Jotterand, auteur suisse, donne dans « La nouvelle Cuisine de guerre » une recette de soupe au maïs roussi.

En conclusion, je vous renvoie à cet excellent article :  L’histoire de la soupe de Bruno Denise. Lequel a inspiré ce billet plus ou moins consciemment …Lequel mis à l’épreuve avec le temps, par toutes sortes d’impressions et d’aparté sur le sujet se maintient .

De digression en divagation et dans un registre beaucoup moins guerrier, je vous propose une version typiquement provençale et vous livre sans façon la recette de ma soupe au pistou.