Les prédateurs

Les prédateurs

Les prédateurs, ( The Hunger, la faim, en anglais ) premier film de Tony Scott, sort sur les écrans en 1983.

Quatre ans après le phénoménal « Alien », réalisé par son frère Ridley.

Si ce dernier est un film de pure science-fiction, Les prédateurs se frotte au vampirisme dans le New York contemporain. Il voit la rencontre de deux monstres sacrés : Catherine Deneuve et David Bowie, au sommet de leur gloire respective. Le film rencontre un assez bon succès commercial et critique (Festival de Cannes) et assied définitivement le statut de David, l’acteur. Le film est tiré du roman éponyme de Whitley Strieber. Auteur fort intéressant au demeurant.

La musique est supervisée par Michel Rubini, compositeur et pianiste de formation classique, qui a réalisé quelques autres bandes originales de film (Manhunter de Michael Mann en 86) C’est aussi un musicien qui vient du célèbre label musical Motown, il a travaillé avec Sinatra, excusez du peu…

C’est une très belle musique d’inspiration classique avec des passages tristes et romantiques sur des extraits réarrangés du trio en E flat opus 100 de Frantz Schubert. Le mariage entre cette mélodie mélancolique et les magnifiques images de la scène finale dans laquelle Deneuve se bat avec les spectres au milieu des voiles et des pigeons est particulièrement fort et marquant. Notons aussi un morceau du groupe Bauhaus lors de la scène de la boîte de nuit. Musique froide de rock gothique synthétique représentative de l’époque et qui s’accorde bien avec l’ambiance du film. Globalement, et sans avoir jamais rencontré un énorme succès populaire, cette BOF est d’un excellent niveau en elle-même, et se marie parfaitement avec les images. Le film, quant à lui, a très bien vieilli jusqu’à acquérir le statut tant galvaudé de « culte ». Je dirais qu’il s’agit d’un chef d’œuvre du genre « vampire », voire, peut-être, d’un chef-d’œuvre tout court.

Killer Zoom Zoom

Killer Zoom Zoom

Tout en écoutant en boucle « Killer Zoom Zoom » de Charlélie Couture, je regardais fixement ma tasse de thé. Une petite voix murmurait à mon oreille, « Je, Tue, il ou elle. »

Killer Zoom Zomm.  Un Jeu de passe passe sémantique dans un mode sans pitié. L’univers urbain devint un terrain de chasse pour Greg. Il affûte sa corde, sainte éthique du killer en série.

Killer Zoom Zomm

Ça fait un drôle d’effet  de tremper sa plume dans une encre masculine.

J’avais l’impression d’être orpheline de mon Yin.  Mon Yang naviguant dans cette intrigue entre un Greg déshumanisé et Edy, ce bon chien par lequel tout arrive.

Le pire, comme le meilleur.

Ce fut beaucoup plus simple que je ne le pensais d’écrire  « la saison 1»  de : Je suis un Serial Killer heureux, m’amusant entre deux tasses de thé des  wouaf-wouaf de mon p’tit Bandit et de son trio de concertistes improvisé avec les coussins du canapé.

Au sud de la frontière du Lubéron et des contreforts du Mont Ventoux, Greg nous emmène dans cette balade  de l’impossible.  Il se dévoile  et nous délivre une méditation caniculaire sur ce bipède en quête de vérité.

En ce sens, Greg réussit un défi qu’il s’est lancé, c’est à dire, un marathon pour donner une sépulture décente à Edy , ( Il était trop tard pour l’adopter et, bizarrement, trop tôt pour s’attacher à lui.) ce chien qui va changer sa vie. Cédant à une pulsion criminogène, il va devenir meurtrier et coureur de fond, utilisant toujours la même corde et tenant régulièrement son carnet de route.

Le texte suit la progression des notes du tapuscrit de Greg,  se consacrant pleinement aux débuts de sa carrière de « serial » autant qu’à ses rebondissements inattendus. De ses exploits ou de ses échecs, rien n’est laissé de coté dans ce Serial Killer ! Pas même sa carrière d’écrivain, malgré lui.

Je suis un Sérail Killer Heureux

Trame :

Greg, « nègre » marseillais spécialisé dans les biographies de personnalités, voit sa vie chamboulée lorsqu’un automobiliste écrase un chien errant sur le Cours Lieutaud. Décidé à lui offrir une sépulture décente, il trouve un coin tranquille près l’Isle-sur-la-Sorgue. A la suite d’une querelle avec un paysan mal embouché, Greg tue ce dernier d’un coup de pelle et rentre à Marseille sans avoir enterré le chien qu’il appellera Edy. Sans trop savoir pourquoi: Edy. Sans doute une vague réminiscence du film éponyme dans lequel François Berléand jouait magistralement le rôle d’un courtier en assurance au bout du rouleau et qui arborait une mine de chien battu des plus convaincantes.  « Il a eu une fin affreuse, se dit-il en s’enfonçant dans le fauteuil. Encore aurait-il fallut que la mort puisse être douce ou agréable, enfin, un de ces sentiments paisibles qui précéderait la torpeur terminale. La mort lui apparaissait, à bien des égards, comme l’épilogue bâclé d’une pièce mal écrite et encore moins bien interprétée.

La sonnerie du téléphone le tira de ses méditations et la voix qu’il entendit à l’autre bout du fil ne fit que conforter sa misanthropie galopante. Il leva les yeux au ciel et se contenta d’éructer quelques onomatopées de circonstance. »

Le meurtre du paysan fait naître en Greg un désir irrépressible : devenir le premier tueur en série de la cité phocéenne. Plusieurs « sans abri » sont assassinés une nuit d’été. Les journaux s’emparent très vite de l’affaire du Serial Killer marseillais. Greg savoure son triomphe jusqu’au jour où un homme se rend à la police et prétend être le Killer que tout le monde recherche. Touché dans son orgueil, il décide de commettre le meurtre ultime, soigneusement mis en scène dans le plus pur style gore, afin de récupérer la paternité de son travail.

Une éditrice qui avait jusque là refusé tous ses manuscrits, accepte sa nouvelle œuvre, un roman tiré de ses meurtres en série. Le succès de librairie est au rendez-vous et Greg décroche le prix Goncourt.

Tout au long de son périple, un homme d’une soixantaine d’années, d’abord croisé dans un resto de l’autoroute A7, surgira de nulle part afin de lui prodiguer de bons conseils. Greg le surnommera « Le cow-boy » de l’auto-grill ».

À court d’inspiration, Greg constatera non sans humour que son éditrice publie tous les manuscrits rejetés au cours des années précédentes. Il se retire dans un mas provençal et adopte un chien qu’il nommera Edy, en hommage à son compagnon de route défunt.

Le parcours hautement burlesque de Greg prendra un jour nouveau dans la saison 2 alors qu’un « copy cat » défrayera la chronique.

 

La Saint Valentin, quel souci !

Il était une fois la saint Valentin:)

Valentin espérait que l’alcool ou un bouquet de fleurs traditionnel lui  éclaircirait les idées quand à cette fête de la Saint Valentin endimanchée.

La saint valentin, jour de fête laïque des amoureux car, dit-on, c’est le jour où les oiseaux commencent à s’accoupler. C’est donc le  »  Grand Jour  » pour tant des couples recherchant l’âme sœur. Pour ces derniers, ne commencez pas par la question de Raphael s’adressant Madame de Beauflanquet comme l’écrit Guy de Maupassant. Il est préférable de choisir parmi les 14 citations retenues par les éditions La bourdonnaye, cette phrase de Verlaine: « je vois tes yeux auxquels je plonge, les miens jusqu’au fond de ton cœur, d’où mon désir revient vainqueur dans une luxure de songe ». Pour celles qui refusent une avance, vous pouvez dire comme le conseil Pierre Louis : je ne m’ennuie jamais toute seule. Les adeptes des classiques de la littérature érotique comprendront.
Pour les couples, selon un sondage Harris Interactive, 68% offre pour la Saint-Valentin des cadeaux à leur « Moitié »

Plutôt que les sempiternelles fleurs, chocolat, lingerie; il est suggéré de faire preuve d’originalité en offrant un livre, d’autant que suivant un autre sondage, celui d’opinionway de janvier 2016 pour les éditions La Bourdonnaye, il ressort que 51% des sondés ont déjà lu, souvent seul, principalement dans la chambre et accessoirement dans le salon, de la littérature érotique et que pour 57% cette lecture est source d’inspiration.

Ces cadeaux coquins pigmenteront la sexualité surtout pour ceux ou celles qui ont (entre parenthèse) une chute de libido.

Dernière suggestion,  offrez plutôt le best-seller de E.L. James ”Cinquante nuances de Grey” au lieu d’inviter au cinéma votre  « Moitié » pour y voir l’adaptation cinématographique qui a reçu, cette année, quatre Razzie : pires acteurs pour Jamie Dornan et Dakota Johnson, pire film et pire scénari

Image: Les Classiques érotiques, éditions de La  Bourdonnaye, leur collection ne manque ni de piquant ni d’imagination en nous proposant un puzzle  des différents ouvrages proposés pour voir La Vie en Rose .

Alors,  dites-le tout simplement  avec des livres 🙂

Macha Méril auteur

Macha Méril auteur

Macha Méril auteur, marraine tonique de la Journée du livre 2014 à Sablet.

Marie-Madeleine Gagarine  alias Macha Méril .

Quel heureux hasard de la voir, micro en main, une sorte de lien ombilical la relie au public et à la pléiade d’écrivains invités au cœur des vignobles des côtes du Rhône. Un rien l’habille Macha Méril. Sa joyeuse décontraction, sa féminité sont à ce rendez vous, cocktail littéraire, immanquable dans la région. Son sourire, un soleil sur la place du village écrasée par un cagnard d’enfer .
En avance sur la réforme de l’orthographe, elle prend des libertés d’auteur avec : Moi, j’en riz publié chez Robert Laffont, 1996. Dix ans déjà, ça la ferait sourire, d’être au goût du jour face au grand bruit dû à la reforme de l’orthographe qui fait tant de tintamarre.

Comédienne et écrivaine, elle commence sa carrière cinématographique, en 1960, dans « La main chaude », son second rôle significatif où elle interprète le rôle d’Yvette, la première réalisation de Gérard Oury qui est à la fois, acteur, scénariste et dialoguiste.

Princesse, un titre qui lui vient de sa famille. D’intime, ce titre devint un rêve collectif, un double charnel pour les princesses en herbe.

Le temps nous  fait faire des allers-retours , quitter les terres de l’enfance, de l’adolescence pour mieux revenir à des amours de jeunesse.

Balayant d’un sourire les tabous sur le troisième âge, Macha Méril et Michel Legrand, compositeur se sont mariés  « sur le tard » sous l’éclairage ardent de la Cathé­drale Saint-Alexandre-Nevski à Paris,

Elle n’en finira jamais de nous étonner, sur l’amour et ses facéties, Macha Méril auteur.

« En vieillis­sant, la sexua­lité évolue, ajoute l’au­teure de la Biogra­phie d’un sexe ordi­naire. Elle est diffé­rente, surpre­nante, mais tout aussi vive. »

Et :  Patati patata, trois petits tours et puis ça va, Albin Michel, 2001.
http://www.machameril.com/

Accent circonflexe, s’il vous plaît.

Avec ou sans accent circonflexe, s’il vous plaît .

Imaginons, l’accent circonflexe est supprimé « je vais me taper ces tâches de secrétaires » ou la plus ardente à garder « je vais me taper ces « taches salissant leur corsage » lors d’un déjeuner à la bonne franquette.

Accent circonflexe, s'il vous plaît.La suppression de l’accent circonflexe ne concerne que certains «i»  «u» et « a » . Ainsi, quand un étudiant écrit Maitresse ou Maîtresse. Pas de problème majeur.

Idem pour Maitre ou  Maître d’école, terme qui tend à disparaître au bénéfice de « professeur des écoles »  Comment être maître après Dieu. Maître de céans.

Concevoir être seul maître à bord de son navire.  Mâter, démâter, à la recherche de L’Île au trésor ou mater une rébellion, une manifestation dirons-nous de nos jours! Ces deux mots à la consonance identique, dont « un » avec l’accent circonflexe sur le « a » n’ont pas du tout, vous en conviendrez, la même signification. Admettons, nous ôtons l’accent circonflexe sur le mot en question, cela contribue à entretenir la confusion sur le sens de ces mots.

Avec ou sans accent circonflexe, le Net tisse sa toile avec le sentiment irrésistible d’appartenir à une autre catégorie, un autre sexe. Les partages sur  « Je vais me faire un petit jeûne » et « Je vais me faire un petit jeune », ou, « je suis sûr ta sœur, elle va bien ! » et « je suis sur ta sœur, elle va bien » vont bon train. Autant de stimulants pour l’érection et sa masturbation mentale adoptant une mise en scène pour transformer le monde en un joyeux bordel. Attends un peu, de voir quand elle sera mariée. Elle fera marcher son époux comme elle l’entendra. Ceci dans le meilleur des cas!

 Lorsqu’on écrit : « qu’il fut » ou « qu’il fût », s’agit-il d’un tonneau où l’on met le vin? Les caves de Vacqueyras, Beaumes de Venise, Gigondas, Sablet et l’incontournable Châteauneuf-du-Pape s’en offusqueraient.

La différence dans la forme de l’orthographe et sa conjugaison à partir du verbe être, est énorme.  La première renvoie à l’indicatif passé simple et la seconde au subjonctif imparfait. Il est important dans ce cas de conserver l’accent circonflexe. En cas d’ambiguïté, l’accent circonflexe est conservé.

Accent circonflexe, s'il vous plaît.De toute façon, les jeunes continueront à utiliser l’accent circonflexe notamment dans cet-être-double en proie à une acné juvénile. Est-il toujours avec Machine ?
Pour autant que je saches, oui. Mais sa bêtise est légendaire. Sourire !

En fait, la seule chose qui ne change pas, dans ces mêmes rues, pareilles à un jeu de cartes ; c’est l’accent circonflexe sur : chômage. L’ascension des uns fait la chute et la grâce des autres .
L’avenir nous promet encore de belles surprises, pâté maison, pigeon voyageur patté, estampé Pathé cinéma.

« La faute d’aujourd’hui sera la norme de demain » souligne Claude Hagege, linguiste. Certains craignent que l’écrit devienne comme le parler. Que l’on aille à donf pour le verlan ou kon ay a fon en langage sms.
 
Allons plus loin et si l’on supprimait la cédille. Un garçon qui perd sa cédille, je vous laisse deviner ce qu’il adviendrait. De même leçon, sans cédille, cela fait un peu con !
 
C’est important aussi la virgule : j’ai mangé, maman ! et,  j’ai mangé maman! (cannibale)
 
A ce sujet, on entend ou lit souvent l’expression « Niveler par le bas » …Essayez donc de niveler « par le bas » …
 
Certains me diront ; occupe-toi de tes oignons sans les couper en rondelles.

Accent circonflexe, s'il vous plaît.
 
Maintenant, il suffira juste que je regarde le mot « ognon » pour me mettre à pleurer… de rire… en le pelant.

Suffit dans cette tempête aveuglante de mettre un peu de vinaigre sur ses mains pour peler un oignon  et regarder poindre l’aube, les yeux cernés par un trait de crayon khôl.

Le Prix Couilles-au-Cul

Le Prix Couilles-au-Cul fait grand bruit.

Festival D’Angoulême. Le Prix Couilles-au-Cul fait grand bruit dans le monde de la bande dessinée. Il  a été remis pour la première fois, ce samedi 30 janvier 2016 à Nadia Khiari, dessinatrice tunisienne, talent-ueuse, satirique. Question tiroirs… Une Dali qui éclot dans l’œuf d’un printemps.

Plutôt la bandaison que la pendaison. Une femme à qui on a remis « des couilles ».  Elle en a!
En restera-t-il plus qu’une petite goutte de sueur et de courage ? Ou cela prendra-t-il de la propension pour le combat de la liberté d’expression artistique dans un monde qui entre émeutes et conflits sociaux se délite?

La belle Nadia Kiairi, son courage et l’humour de son chat « Willis from Tunis », un félin espiègle et moqueur qui ne respecte rien ni personne sauf la liberté. Ensemble, ils en feront leur affaire. Ils trouveront soutien dans notre sphère, laquelle privilégie l’élégance de  l’humour sur l’ombre  d’un piano noir.

Mais ce déroulement n’est pas sans heurts!

Cette nomination « fait grincer des dents »  titre L’Obs.  Hé oui, parfois cela peut faire mal. « Le tact dans l’audace, c’est de savoir jusqu’où on peut aller trop loin». disait Jean Cocteau que le créateur de ce prix, Yan Lindingre, dessinateur et rédacteur en chef de «Fluide Glacial», reprend à son compte. Mais plus c’est long, plus c’est bon, répond la lauréate.

«Par ce Prix, nous voulons saluer l’audace de dessinateurs un peu partout dans le monde qui ont le courage de continuer à rire contre les obscurantismes» dit-il. C’est en réaction à la suspension, par crainte, du prix Charlie Hebdo de la liberté d’expression, créé au lendemain des attentats de janvier 2015, que ce Prix couilles-au-cul a été créé.

Ce trophée « burné » est une sculpture originale en bronze, signée Denis Hilt. Bientôt des Prix couilles-au-cul en argent, en or, pour distinguer un(e) auteur(e) culotté(e) qui se fera des couilles en or. Comme écrit la dessinatrice Lisa Mandel,sur son compte Facebook: «Bravo les mecs vous avez vraiment  un vagin gros comme ça de donner un prix (…) à une dessinatrice courageuse. (…) Y en a qui ont du clito dans le pantalon !»

Pour conclure : Coup de chapeau à Nadia Khiari, enseignante aux beaux arts et à son chat, un autre que celui de Geluck, ils devraient se donner la patte ces deux chats-là!

Entre macadam et garrigues

Entre macadam et garrigues

Entre macadam et garriguesEntre macadam et garrigues, Guimauve, chiot vagabond, rencontre dans mon roman Macadam-garrigues, une famille insolite et bienveillante.

Dans Macadam-garrigues, le testament d’Émile comme fil d’Ariane.

 À  condition de pouvoir, parfois, s’en éloigner un tant soit peu, batifoler dans les près, jouer avec les jolies fleurs des champs, parler à un caillou… À pas de loup, il se faufile en biais jusqu’à une habitation, un mas d’où ne filtre aucune lumière. Il s’inquiète des bruits étranges, des sons de voix qu’il ne connaît pas, de ses propres pas crissant sur le gravillon, de son ouaf-ouaf aplati au fond de sa gueule. Il a faim et soif, ses pattes l’abandonnent mollement, il se pelotonne en chien de fusil au creux de la moelleuse douceur du tapis-brosse d’entrée et s’assoupit.
Guimauve, ce p’tit bandit, a quelque chose du « Clochard » amoureux de « la Belle ». Lui tripatouiller entre deux doigts le poil dru de ses oreilles ? Pas gagné ! Une main, légère pour ne pas le surprendre, le réveille en sursaut. « Bonne maison, se dit-il ! » Mais tout ça s’est mélangé dans son sommeil. « Tu es sûr de ta destination lui chuchote à fleur de museau la voix rauque de Josie. Alors, si tu en es sûr, il n’y a plus de place ici pour les soupirs ! C’est le petit matin, viens, rentre, moi aussi, j’ai faim, voyons voir dans le frigo, s’il y a de quoi manger … »

Viens, oui… Je T’aime Moi Non Plus

Viens, oui… je t’aime moi non plus

Il ne fermait pas vraiment les yeux, les paupières mi-closes, pour ne pas percevoir ou recevoir ce « Viens, oui… Je T’aime Moi Non Plus ».  En plein milieu d’un après-midi de ce mois de mai, allongé sur un transat de jardin violet à bandes blanches, de souvenirs en souvenir, il était vert de peur. Entre deux battements de cils et ceux de son cœur, sa tête dodelinait sur la têtière revêtue d’une taie en toile de coton écrue. Il fixait un cep de vigne sauvage, un sujet  à priori sans intérêt. Pourtant, en ce rare moment d’intimité, il eut  l’impression d’effacer son regard pour lui laisser le sien, rusé.

Une personne qui n’a jamais commis d’erreurs n’a jamais tenté d’innover.

  • Albert Einstein

Petit monstre  se dit-il,  ça commence à devenir embarrassant. Pour qui me prends-tu ?
A contrecœur, il se demanda si elle voulait le protéger sans ressentir le besoin de l’abriter sous son aile.
Au cours des rares occasions où Pauline s’invitait pour « partager le verre de l’amitié » comme elle aimait à le dire, entre deux verres emplis d’un côtes du Rhône, un vin gouleyant, encarafé sur la table d’appoint. Déguster des olives de Nyons, des fromages de chèvre et de brebis de la région et quelques berlingots de Carpentras, à croquer, en guise de dessert. Mais leur conversation n’était jamais allée aussi loin qu’un riff de guitare. Il se sentait expulsé, le mot est faible, comme qui dirait dans un accouchement, adossé contre un mur sans éprouver le besoin de revenir sur des points essentiels, au risque de manquer un point de broderie à son canevas à « elle ». L’improvisation étant au goût du jour, il lui semblait impératif de préserver leur petit nid d’amour à saint Jean de Sault, au pied du Mont Ventoux. Un petit coin de paradis en décembre, paumé en janvier, des champs à perte de vue et une lointaine odeur de lavande, coupée en août, baladée au gré du vent . Cette perception n’avait rien de sexuel si ce n’est la volupté de tous les sens et de son amour sensuel de la vie . Il s’agissait  d’une variation musicale à désamorcer tant que le sens n’en serait pas épuisé.
Il se retrouva, ce soir-là, seul, les yeux dans les yeux, face à face avec son miroir sans songer qu’il était lui-même un miroir. Les arbres ruisselaient encore d’un soleil prometteur. Leurs ombres protéiformes se réfléchissaient sur la psyché de cette vieille armoire avant de mourir sur les murs bleutés aux plinthes pastel. La maison était prête.

Toutes fenêtres ouvertes, le vent ébouriffait ses cheveux poivre et sel. Il avait une mine épouvantable. 

Attends un peu! Il y a longtemps que nous avons oublié de nous le dire … viens, oui… je t’aime moi non plus ! Le répéter à l’envie, à l’envers, ça le fait pas- viens-oui- je t’aime, ça le fait, mais allez savoir si ça le fait ou pas?
En ce début de soirée du mois de mai, l’air frais caresse, flatte les yeux, ravive tous les sens. Il entrevoit le champ du possible.

Il y a longtemps que nous avons oublié de nous le dire … viens, oui… Je T’aime moi Non Plus !

Pauline, le museau bas, grogna dans sa direction, de plus belle en affrontant le mâle, l’obligeant à reculer centimètre par centimètre sur son bain de soleil.

Il n’osait plus bouger attendant qu’elle décide de son sort, mais peu à peu, ce ballet durant peut-être plus d’une heure. Il perdit  la notion du temps et comprit qu’elle avait, mine de rien, gagné du terrain et que si elle recommençait son cirque entre renarde et louve, elle serait là pour le protéger, son louveteau ! Suite à des coups de museau taquins, mettre son nez dans sou cou, ils se mirent à jouer.. comme des amoureux…. puis ils sont partis tous les deux  les oreilles hautes et la truffe en l’air me laissant seule face à ma plume! La nuit tombait, je n’ai pas fermé l’œil, espérant les voir revenir ensemble au petit matin, couchés l’un contre l’autre en chien de fusil. Encore quelques coups de langue et de museau sur le visage et sur le cou. Des moments de frayeur aussi, leurs crocs si proches de mes doigts mordillant mes mains, mes poignets, pour me faire rouler par terre, par réflexe, sur le dos, les quatre fers en l’air ! Et puisque c’est comme ça, parole de louveteau, je ne vous dirais plus rien si ce n’est mon mal au dos à vouloir les suivre ces deux-là. Ils ont appris  à se mettre face au vent pour que l’on ne devine pas leur présence et je les perdis de vue.

Cologne, valeur humaine bafouée

Cologne, valeur humaine bafouée.

Cologne sans son eau précieuse, ce jeudi 31 décembre au soir, alors que les festivités du nouvel an battent leur plein. Dans le centre de Cologne, près de la cathédrale, de la gare centrale, sur une grande place très fréquentée, plusieurs dizaines de femmes se sont faites agresser, alors même qu’elles se trouvaient parmi plus d’un millier de personnes.
Cet événement qui s’ajoutent à d’autres me pousse à réagir.
Est-ce la démonstration que le désir de pouvoir chez l’homme est  plus fort  que le respect ?
Sont-ce les réminiscences de la culture de la femme objet ? Est-il dangereux d’être femme ? Pourquoi ce manque de réaction de la gent masculine?
Que de questionnements illustrant mon incompréhension et surtout ma réprobation.

Victimes parfois invisibles d’exactions, des femmes en détresse courbent l’échine. Femmes en souffrance, en violences conjugales, femmes à protéger, parfois même de leur père, de leur parâtre, de leur frère, de leur oncle, de leur fils, de leur mari, d’un patron …. Femmes séquestrées, abusées, le viol des femmes utilisé comme arme de guerre. Femmes en danger, instrumentalisées en ce monde de mafia, de charia. Toutes les religions ont une propension à nous considérer suivant la seule fonction procréatrice, femmes qui ne sont pas libres de leur corps. Femmes excisées, flamme de désirs éteints. Femmes répudiées, chassées de leur milieu familial sont jetées à la rue, à l’incertitude. Femmes lapidées, déverrouillées de la vie. Femmes objets, marchandises, femmes de chair à canon … de chair. Immondes mémoires du monde…
En France, cette infraction est constituée, suivant le Code pénal, lorsque le critère de l’absence de consentement est établi notamment par l’usage de violence, contrainte, menace ou surprise.

L’eau de Cologne désigne, à l’origine, soit un parfum créé par Jean Marie Farina (1685-1766), soit plus généralement une catégorie de parfums contenant 4 à 6 % d’essences. Source Wikipédia.

Meilleurs vœux 2016

Meilleurs vœux 2016.

Les mots se suivent dans un cortège universel, meilleurs vœux 2016, bonne année, joyeux nouvel an, tous issus d’une culture festive vantant le passage d’une année à l’autre .
Moins qu’hier, plus que demain, je vous aime…
Bonjour sans bruit, bruits de voix, les images s’immobilisent dans une perte de conscience, celle de l’air du temps qui démontre dans son langage verbal et sa transcription graphique, l’importance de la ponctuation, plus particulièrement dans une langue aussi riche et compliquée que le français.
Nuit sans fin, si ce n’est la petite faim du matin.
La ponctuation précède le geste, se chausser d’une paire de baskets et hop, la vie reprend le pas devant la ponctuation.

Nul ne peut échapper à une nouvelle année haute en couleurs et même quelques livres pour l’accompagner dans la bonne humeur.

L’exubérance est salvatrice dans ce monde de plus en plus exigeant. Ceci étant dit, c’est un moment privilégié de l’année, une folie collective à l’ambiance festive, de quoi s’exonérer de quelques censures et autocensure littéraire avec Macadam-garrigues.

Sans s’interroger outre-mesure sur le sens des mots et leurs vertus cardinales quant aux vœux formulés en fin et début d’année. Non sans humour, si ce n’est, celui de nous émouvoir au delà des mots et de ces fêtes qui tournent en obligation monstrueuse. Cadeaux, bouffe, champagne gangrène tout un rituel festif, dû à celles-ci.